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Après une formation en design et en arts plastiques, Pascale Weber va s’intéresser à différents médiums du dessin à la céramique, au verre soufflé, à l’installation multimédia, à la spatialisation du son pour matérialiser l’expérience sensible et sensuelle du corps, sa peau, son toucher, son souffle, sa voix, ses souvenirs… À partir de la fin des années 90, elle réalise et organise des performances clandestines dans des lieux institutionnels ou dans des espaces inhabités. Son travail parle du corps mis à l’épreuve, de son identité, de sa mémoire, de la place qu’il lui faut trouver pour exister, des rapports qu’il entretient à ce qui l’entoure. Elle s’intéresse à l’éco-érotisme comme modèle ouvert de formes de vitalités et comme possibilité de penser notre relation au vivant. Artiste, elle est également Professeure à La Sorbonne et à l’EHESS, où elle organise des workshops et des situations performatives, pédagogiques, collectives et/ou participatives. C’est au sein d’expériences et de performances collectives que l’art montre sa capacité à relier les individus et à faire se rejoindre les expériences individuelle et collective. Par ailleurs, Pascale Weber a une activité régulière d’écriture tant théorique, pratique que poétique.
Artiste plasticien, Jean Delsaux développe tout d’abord un travail sur la perception de l’espace, en rupture avec la fabrication de l’image, s’intéressant au paysage, en particulier urbain, aux manières de l’habiter, de le traverser, d’en apprécier les failles et le vide. Il y installe des cadres vides qu’il appelle des dérailleurs visuels. Il revient à l’image via la vidéo et la photo en travaillant notamment sur les relations qu’entretien la vidéo avec l’espace hors-écran. Ses recherches sur la perception de l’espace et de la figuration, sur l’espace social et politique, l’impact des technologies sur la pensée esthétique, le conduisent à créer un atelier d’artistes ouvert aux technologies numériques de l’image, aux murs d’écrans, à la 3D …
Il va poursuivre un travail d’installations en rapport avec des musiciens, et inviter de nombreux artistes à résider plusieurs mois dans l’atelier Brouillard Précis (Piotr Kowalski, Joan Logue, Orlan, Muntadas…) Il y organise également des séminaires et des colloques, réunissant des philosophes, théoriciens, curateurs, historiens de l’art, critiques (Alain Berthoz, Jeffrey Shaw, Jean-Claude Risset, René Schérer, Edmond Couchot…) autour des artistes au travail dans l’Atelier. Universitaire, il poursuit ses travaux théoriques en France et à l’étranger, affirmant que l’œuvre n’est pas un objet que l’on regarde, mais un espace par rapport auquel notre corps se situe.
En 2006 Pascale Weber et Jean Delsaux entament une résidence et un projet artistiques, « Le Complexe fraternel » (Saint-Claude, La Fraternelle). Sorte d’ »audit artistique » dans une ancienne coopérative ouvrière devenue centre d’art et d’éducation populaire, ils réalisent une installation interactive qui permet aux visiteurs d’accéder aux interviews et archives sonores collectées durant douze mois. Cette œuvre interroge le devenir d’un projet collectif, économique, éthique, idéologique, et sa reconversion en un lieu culturel. Elle interroge donc également le rôle de l’art et de sa capacité à « réparer » (ou non) les communs.
Ils fondent en 2010 le collectif The Crew, avec Bordel Pavelski, Ludivine Vérin, Lucie Breulles et Égide, le plus jeune membre, alors âgé de deux ans. The Crew réalise des performances sans public et silencieuses, sans concertation, cherchant à développer un vocabulaire corporel et des agencements intuitifs du groupe, favorisant l’initiative, l’attention et le jeu.
En 2011 ils fondent le duo Hantu/weber+delsaux. Les performances du duo traitent du corps entre présence et représentation. Hantu/weber+delsaux effectue et présente son travail de performance et d’image (photographique ou vidéo) aussi bien dans la jungle de Mentawai (Indonésie) qu’au Sàpmi (Norvège), dans la forêt Brésilienne comme dans celle du Saguenay (Canada), chez les Inuit ou dans la forêt du Puy de Dôme. Durant une quinzaine d’années, le duo expérimente différentes formes performatives : workshop performatif, conférence-performance; photo-performance; vidéo-performance, performance in-situ et sans public, performance-rituelle, performance collective, participative, relationnelle, en progress… Chacune de leurs œuvres traite de la place du corps et de sa représentation dans le contexte dans lequel il évolue.
En 2022, en pleine crise de la Covid, Pascale Weber et Jean Delsaux créent Howlin’Ghosts. Sous ce nouveau pseudo, ils réalisent les séries photographiques Mascarade (galerie de personnages masqués), comme l’herbe pousse (photo-performances clandestines durant le couvre-feu) et Les Impromptus un travail à l’esprit punk, qui renoue avec l’absurde, les ressources du jeu et l’intuition.
After training in design and contemporary art, Pascale Weber turned her attention to a range of media, from drawing to ceramics, blown glass, multimedia installations and the spatialisation of sound, in order to materialise the sensitive and sensual experience of the body, its skin, its touch, its breath, its voice, its memories… From the late 90s onwards, she produced and organised clandestine performances in institutional or uninhabited spaces. Her work deals with the body put to the test, its identity, its memory, the place it has to find in order to exist, and its relationship to its surroundings. She is interested in eco-eroticism as an open model of forms of vitality and as a way of thinking about our relationship with the living. She is an artist, and also a professor at La Sorbonne and EHESS, where she organises workshops and performative, educational, collective and/or participatory situations. It is within collective experiences and performances that art demonstrates its ability to connect individuals and bring together individual and collective experiences. Pascale Weber also writes regularly on theory, practice and poetry.
As a visual artist, Jean Delsaux‘s work first focused on the perception of space, breaking away from the production of images. He was interested in landscapes, particularly urban landscapes, and the ways in which we live in them, walk through them, and appreciate their cracks and emptiness. He installed empty frames that he calls visual derailers. He returned to the image via video and photography, working in particular on the relationship between video and off-screen space. His research into the perception of space and figuration, social and political space, and the impact of technology on aesthetic thought, led him to set up an artists’ studio open to digital image technologies, screen walls, 3D, etc.
He continued to work on installations in association with musicians, and invited a number of artists to spend several months in the Brouillard Précis studio (Piotr Kowalski, Joan Logue, Orlan, Muntadas, etc.). He also organised seminars and colloquia, bringing together philosophers, theoreticians, curators, art historians and critics (Alain Berthoz, Jeffrey Shaw, Jean-Claude Risset, René Schérer, Edmond Couchot, etc.) to discuss the artists working in the studio. As an academic, he continues his theoretical work in France and abroad, asserting that the work is not an object that we look at, but a space in relation to which our body situates itself.
In 2006, Pascale Weber and Jean Delsaux began an artistic residency and project, Le Complexe fraternel (Saint-Claude, La Fraternelle). A kind of ‘artistic audit’ in a former workers’ cooperative that has become a centre for art and popular education, they created an interactive installation that gave visitors access to interviews and sound archives collected over a twelve-month period. The work questioned the future of a collective, economic, ethical and ideological project, and its conversion into a cultural venue. It also questioned the role of art and its ability to ‘repair’ (or not) the commons.
In 2010 they founded the collective The Crew, with Bordel Pavelski, Ludivine Vérin, Lucie Breulles and Égide, the youngest member, who was just two years old at the time. The Crew create performances without an audience, in silence and without consultation, seeking to develop a bodily vocabulary and intuitive group arrangements that encourage initiative, attention and play.
In 2011 they founded the duo Hantu/weber+delsaux. The duo’s performances deal with the body between presence and representation. Hantu/weber+delsaux create and present their performance and image work (photographic or video) in the Mentawai jungle (Indonesia) and in Sàpmi (Norway), in the Brazilian forest and in the Saguenay forest (Canada), among the Inuit and in the forest of Puy de Dôme. Over the last fifteen years, the duo have experimented with different forms of performance: performing workshops, lecture-performances, photo-performances, video-performances, site-specific performances without an audience, performance-rituals, collective performances, participatory performances, relational performances, progressive performances, etc. Each of their works deals with the place of the body and its representation in the context in which it evolves.
In 2022, in the midst of the Covid crisis, Pascale Weber and Jean Delsaux created Howlin’Ghosts. Under this new pseudonym, they produced the photographic series Mascarade (a gallery of masked characters), Comme l’herbe pousse (clandestine photo-performances during the curfew) and Les Impromptus, a punk-inspired work that revives the absurd, the resources of play and intuition.